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Les conséquences sur les femmes

La violence conjugale, les conséquences sur les femmes

RESTER AU DÉFINITIF … Fièrement porte parole de SOS violence conjugale, c’est aujourd’hui que nous lançons nos 4 publicités, afin de sensibiliser, dénoncer et venir en aide. Partagez, faites circuler et propulsez le message! Merci… infiniment merci. #SOSVIOLENCECONJUGALE #LEMONSTRE @Sarah-Jeanne Dubé

Publié par Ingrid Falaise, 1er décembre 2015

Que se passe-t-il chez la femme victime de violence conjugale, alors que le cycle décrit plus haut se reproduit et accélère son mouvement ?

Au fur et à mesure des agressions, cette femme arrive à voir la violence comme normale et même justifiée. Son seuil de « tolérance » augmente, au point qu’elle ne perçoit plus les manifestations les plus quotidiennes de contrôle.

Cette femme se vide, littéralement, de son dynamisme et de son énergie vitale. Pourquoi ? Parce qu’elle se conditionne à subir constamment un climat de tension; parce qu’elle fait tout pour éviter de nouvelles agressions; parce qu’elle est obligée de justifier ses attitudes et ses comportements. Bref, elle marche continuellement sur des œufs.

Souvent, une femme aux prises avec des problèmes de violence conjugale va, dans un premier temps, chercher de l’aide auprès de ses relations significatives. Dans la mesure où le milieu qui l’entoure et la société en général se montrent peu ou pas « tolérants » à l’égard de la violence conjugale, cette femme trouvera, auprès de ses amis, sa famille, ses voisins, l’aide et le soutien dont elle a besoin pour briser l’isolement et le silence qui l’entoure. Un soutien affectif sous forme d’écoute et d’échanges peut faire toute la différence et l’aider à trouver des solutions pour reprendre du contrôle sur sa vie.

Par contre, si le milieu qui l’entoure et la société sont encore plus « tolérants » qu’elle : regards qui fuient, voisins qui n’entendent pas ses cris, famille qui ne dit rien; elle comprend rapidement que son mari est protégé par le silence ambiant. Confrontée à cette tolérance, elle réévalue ses propres sentiments d’injustice et d’outrage. Peut-être prend-elle les choses trop à cœur ? Ce n’est peut-être pas si grave que ça ? Dans ce contexte, les justifications de l’agresseur vont prendre encore plus de poids. Pourtant, son intégrité psychologique, physique et sexuelle sont de plus en plus menacées par la violence qu’elle subit.

Elle vit sous la menace constante de l’agression et cela devient une seconde nature : elle ressent de l’impuissance. Elle ne croit plus pouvoir un jour maîtriser sa propre vie. Elle est sûre que toute tentative pour s’en sortir est vouée à l’échec. Parfois, elle se défend et riposte à la violence du conjoint; aussitôt, on la taxe de violente. Est-ce vrai ? Peut-être que oui ? Elle ne sait plus. Par contre, si elle ne se défend pas, on lui reproche de ne pas réagir, de se laisser faire, de ne pas avoir essayé de se défendre. Quoi qu’elle fasse, elle est mise au banc des accusés.

À cause de cette image d’elle-même si négative, elle ne voit pas que, dans la réalité, elle essaie de résister à la violence : tous les jours, elle se défend. Elle utilise des stratégies d’adaptation liées à sa compréhension de la situation. Elle tente d’assurer sa protection et celle de ses enfants, le cas échéant. Elle combat avec ses propres armes, malheureusement insuffisantes parce qu’en réalité, ce n’est pas elle qui a le contrôle. Cette femme en arrive à avoir honte, honte de son incompétence à faire cesser la violence.

Regroupement provincial (2005) – Une approche féministe en violence conjugale
Regroupement des maisons d’hébergement – FADAFEM Formation sur CD-Rom